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Les écologistes, fers de lance d’une économie sociale et solidaire pour la présidentielle 2017

Lors du congrès du COORACE, fédération de l'économie sociale et solidaire, qui se tenait la semaine dernière, les candidat-es à l'élection présidentielle étaient invitées à s'exprimer lors des Pitch ESS. 

 

Représentant Yannick Jadot, retrouvez ci-dessous mon intervention 

 

 

Bonjour à toutes et à tous,

Au nom de Yannick Jadot et avec la même conviction, je vous présente aujourd’hui la transition sociale et écologique de notre économie, en vue des élections présidentielles 2017.

Cette transition que vous, acteurs de l’ESS, portez sur nos territoires, est possible à l’échelle de l’économie française et Yannick Jadot en sera le porte-voix.

- Oui, nous pouvons redonner du sens à notre économie.

- Oui, nous pouvons sortir de cette économie ultra-financiarisée et capitaliste.

- Oui, nous pouvons tourner le dos aux banquiers, aux multinationales, aux rentiers,

- Et faire valoir la protection de nos communs plutôt que l’économie de la prédation et la concurrence.

Je veux vous dire de la part de l’ensemble de la famille écologiste combien nous sommes heureux de vous avoir à nos côtés dans le travail que nous menons pour changer notre société.

 

 

Yannick Jadot l’a dit, les Etats sont responsables.

- Responsables de choisir un modèle de société dans lequel les citoyens détiennent du pouvoir de décision, plutôt que les multinationales.

- Responsables de tourner le dos aux accords de libre-échange, ou aux politiques imposées par le haut,

- Pour construire une économie de la transition, qui parte des territoires et de leurs acteurs

Pour changer de modèle de société.

 

Quel monde avons-nous construit ?

Sur notre territoire, les inégalités ne cessent de se creuser :

  • Il y a une semaine, l’INSEE publiait un rapport sur les inégalités de patrimoine. Celles-ci se mesurent selon un écart allant de 1 à 627 !
  • Cela fait écho à un autre rapport, publié vendredi dernier, par le défenseur des droits : l’inégalité d’accès à l’école. Les enfants étrangers, les enfants de migrants et les enfants roms ne sont malheureusement pas traités à égalité avec les autres, pas plus que les enfants en situation de handicap.
  • Certains peuvent avoir des projets, des perspectives à l’échelle d’une vie, tandis que d’autres ne voient que des portes fermées, des chemins qui mènent à l’impasse.

Ces inégalités intolérables minent notre démocratie : comment ne pas comprendre la colère de ceux sans lesquels la société s’est construite et qui les rejette ?

 

Dans le même temps,  nous devons aussi faire face à la disparition de nos ressources et à la dégradation de notre environnement :

  • L’accélération du dérèglement climatique nous impose d’agir encore plus, et plus vite, pour préserver les conditions mêmes de notre existence sur Terre.
  • Le rapport Planète vivante du WWF a tiré la sonnette d’alarme: en l’espace d’une seule génération, nous avons détruit 58% de la biodiversité vertébrée dans le monde !

 

Enfin, inégalités sociales et environnementales se croisent et se renforcent. Je pense aux pays du Sud, qui souffrent de l’exploitation de leurs ressources sans se voir reconnaître notre dette écologique. Je pense aussi aux plus exclus de notre société, notamment aux habitant-es des quartiers populaires, qui vivent dans le bitume, la pollution, souffrent de malnutrition et à qui l’on refuse le droit à l’emploi pour des raisons de lieux de vie ou de couleur de peau.

Face à ce tableau très noir, je ne veux pas que nous baissions les bras, je veux que nous continuions à garder espoir, l’espoir du changement.

C’est exactement la nature du projet écologiste que d’apporter des réponses pour une planète vivable, durable et conviviale !

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Pour cela, il nous faut :

 

D’abord, affirmer et réaffirmer le devoir de l’Etat de garantir un socle social minimal : de s’assurer que personne ne vive sans ressource, sans emploi, ni formation

Ensuite, redonner le pouvoir de décision aux citoyen-nes, dans l’ensemble des territoires

Enfin, réaliser une transition écologique qui nous permettra de créer un million d’emplois en 5 ans

 

L’Etat doit garantir un socle social minimal : s’assurer qu’aucune personne en France ne vive

  • sans ressource
  • sans emploi
  • sans formation

 

Vous qui travaillez quotidiennement avec des personnes qui peinent à trouver un emploi stable, vous savez à quel point l’accès à l’emploi est un élément essentiel dans notre société : aujourd’hui, quelqu’un qui n’a pas d’emploi n’est simplement pas considéré.

 

Nous devons passer d’une société de l’emploi à une société de l’activité. Une société dans laquelle il est possible pour chacun de retrouver une place, un rôle, sans être constamment dévalorisé, ou considéré comme assisté.

 

Pour cela, nous souhaitons :

  • Pour que chacun puisse bénéficier dun revenu, nous nous engageons pour :

Un revenu universel, dont la mise en place progressive concernerait en premier lieu les plus précaires;

la réduction du temps de travailqui apportera un partage du travail

une plus juste répartition des revenus à l’intérieur de chaque entreprise, et du pays, comme cela est déjà le cas dans l’ESS

 

  • Que chacun puisse bénéficier dune formation:

L’instauration du compte personnel d’activité a constitué une lueur d’espoir dans la loi travail. Elle est une bonne nouvelle pour l’accès de toutes et tous à la formation. Toutefois, il aurait fallu assurer une véritable fongibilité des droits, en intégrant ce dispositif dans le compte épargne-temps.

 

Nous devons aussi repenser l’accès des personnes en insertion à l’ensemble des dispositifs de formation. La segmentation des parcours de formation empêche une partie de ceux qui en ont le plus besoin d’y accéder, plus encore après la réforme de la formation professionnelle. Nous devons rouvrir la discussions avec les OPCA pour qu’ils retrouvent une place significative dans la formation des salariés de l’IAE

 

  • Que chacun puisse, enfin, bénéficier du droit à lemploi:

La proposition d’ATD Quart Monde de lutter contre le chômage de longue durée en est une belle illustration, elle qui vise à changer de regard sur le chômage, l’exclusion et les discriminations: ces dernières constituent aussi un gaspillage d’argent public, alors qu’il coûte aussi cher de créer un emploi pour tous que de financer les minima sociaux.

Si cette expérimentation est positive, elle devra être généralisé Si elle est défaillante, nous devrons travailler à d’autres modèles, qui intègrent l’insertion d’un bout à l’autre de la chaîne des droits garantis: droit au logement, droit à l’eau, droit à la formation, accompagnement et éducation. En prenant en compte les coûts des dispositifs, mais également les coûts évités pour les acteurs publics.

 

Les SIAE et l’ESS de manière plus générale ont clairement démontré leur capacité à accompagner une majorité des gens les plus éloignés de l’emploi. L’IAE doit devenir une des réponses pivot aux questions d’emploi des plus fragiles en France.

Tout comme les coopératives d’activité et d’emploi sont des alternatives plus inclusives aux formes d’auto-entreprenariat qui précarisent.

 

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L’état doit donner le pouvoir aux citoyennes et aux citoyens, sur l’ensemble des territoires. 

Yannick Jadot a toujours considéré que pour renforcer la démocratie, nous devions démocratiser l’économie.

 

Démocratiser l’économie, c’est imaginer de nouveaux dispositifs, dont vous êtes souvent à l’origine :

La création de monnaies locales, et de plateformes de crowdfundings: ces outils dont se saisit l’ESS pour pouvoir exercer ses activité La loi Hamon a mené un premier combat en ce sens, nous devrons désormais la renforcer.

L’émergence de SCIC-sociétés collectives d’intérêt coopératif, et des SCOOP. Cette nouvelle forme d’entreprise permet notamment d’envisager une meilleure gestion des communs environnementaux: elles doivent être renforcées, afin de mieux gérer l’air, l’eau, l’énergie, l’ Je suis à ce titre ravie de la dernière publication de COOP France, qui éclaire l’ensemble de ces coopératives qui luttent contre le gaspillage alimentaire.

J’aimerais également insister sur ces grands centres commerciaux, qui dévalorisent notre commerce et notre économie locale et de proximité. Olivier Razemon a jeté la lumière sur leurs impacts en matière de dévitalisation des territoires, d’exclusion sociale, de promotion de la voiture. Nous devons changer la loi, pour promouvoir une consommation de proximité et protectrice des humains et de l’

 

Démocratiser l’économie, c’est aussi assumer que toutes les réponses ne peuvent être construites par les dirigeants et les experts. C’est assumer que les citoyens sont en mesure de créer, en construisant des coopérations locales, les dispositifs nécessaires pour assurer la transition vers les énergies renouvelables, la consommation responsable, le déploiement de l’agriculture bio.

 

En vous engageant dans une économie solidaire, en redonnant aux citoyens le pouvoir sur leurs vies, vous contribuez amplement à cette démocratisation de l’économie. Mais votre action, celle des SIAE comme de l’ESS, dépasse largement ce cadre.

 

Car au niveau national comme sur les territoires, vous êtes souvent à l’origine d’initiatives de démocratie locale :

Par des initiatives économiques qui promeuvent la solidarité avec tous et le partage; j’aimerais notamment vous parler de la fédération ENVIE ou de Carton plein ;

Par la promotion et la participation à des dispositifs de budgets participatifs – nous aurons, à l’avenir, à démultiplier ces initiativeset faire en sorte qu’elles bénéficient aux acteurs locaux et solidaires ;

En bousculant les politiques traditionnels, avec de nouveaux outils appelés « civic tech», qui créent plus de transparence et de capacités pour les acteurs et les citoyens de participer au débat et à la décision dé

 

Vous êtes - autant que les politiques - des acteurs de cette démocratie. Il nous faut ainsi lutter contre les professionnels de la politique et permettre à celles et ceux qui agissent sur le territoire et sont issus de la société civile, comme Yannick Jadot, la possibilité de mener une action publique au service de l’intérêt général.

 

Enfin, vous avez évoqué un sujet qui est fortement porté par Yannick Jadot : celui de la place des quartiers défavorisés dans notre démocratie.

 

Les zones rurales, les anciennes zones industrielles, souffrent elles aussi d’un éloignement des centres de pouvoir économiques et politiques.

 

Si nous voulons nous reconnecter avec les territoires et les habitants qui se sentent exclus, nous devons leur redonner des capacités d’action locale. Des petites initiatives existent dans les quartiers populaires parisiens, sous forme de « fonds de participation des habitants », dans la même idée que le fonds d’initiatives proposé par les Pas sans nous. Il faut leur donner plus d’ampleur et accompagner les associations de quartier pour que ces projets puissent changer d’échelle avec des budgets élargis. Nous n’avons pas peur de confier des moyens d’agir à nos habitants !

 

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L’Etat doit s’engager dans la transition écologique, elle est une une nécessité absolue et une incroyable opportunité nationale et internationale

 

Avec Yannick Jadot, nous souhaitons porter un message d’espoir. La transition écologique nous promet la création d’un million d’emplois en un quinquennat ! Dans l’agriculture, l’économie circulaire, les services à la personne, les énergies renouvelables.

 

Cette création d’emplois doit bénéficier à tous.

 

C’est pour cela que nous mettrons en place un fonds pour la transition, qui financera notamment la reconversion professionnelle des salariés aujourd’hui employés dans l’économie d’hier, celle notamment des fossiles et de l’automobile.

Nous souhaitons assurer une plus grande souplesse dans les politiques menées sur l’IAE, vous accompagner dans le développement de postes en IAE dirigés vers ces emplois de la transition écologique.  Les SIAE ont la capacité d’être à la pointe de ces métiers d’avenir. Il nous faut simplement vous en donner les moyens.

Nous savons à quel point l’IAE a déjà été l’un des moteurs de cette nécessaire transition : dans l’économie verte, mais aussi dans le numérique, ou encore dans l’emploi pour les réfugiés et leur insertion durable.

 

Un autre levier :  celui de la commande publique. Elle représente 10% du PIB français

Par la commande publique, nous sommes en capacité de tirer notre économie vers un recours accru à vos entreprises ! et d’ainsi redonner du sens à notre économie. Encore faut-il que le droit nous y autorise et nous nous battrons pour cela. Nous nous battrons pour que les structures de l’ESS et de l’IAE soient reconnues par le droit de la concurrence comme des acteurs économiques spécifiques, sur qui pèsent des contraintes et des enjeux de service public.

Enfin, j’aimerais aborder la question de l’égalité des territoires. Car les acteurs de l’IAE et de l’ESS construisent au quotidien des rapports différents entre nos villes, nos banlieues, et nos campagnes. Nous devons changer de regard sur nos territoires : ils possèdent tous une richesse. Certains sont créateurs d’emplois, et de véritables creusets d’innovation et de culture. D’autres sont créateurs nets d’alimentation, d’énergie. Certains rejettent leurs déchets, d’autres souffrent du chômage. Nous devons renouer des liens, d’abord et avant tout économiques, qui nous permettent de nous redécouvrir les uns les autres, et d’améliorer notre résilience face aux crises.

Certains vous disent qu’ils soutiennent une économie d’avenir, une nouvelle direction, une nouvelle France. Ne vous laissez pas berner.

 

Cette la solidarité que vous construisez chaque jour, c’est le projet que portera pour la France, Yannick Jadot.